Mis en avant

Pavel, le réfugié politique Cubain

– By Nour KHALFAT –

Un immeuble d’une centaine de Sud-Américains a été vidé par les CRS, il y a une dizaine de jours à Saint-Ouen. Le premier jour Louiza, une photographe engagée, toujours sur le terrain et aux fronts. Elle nous sollicite en urgence pour les aider…Nous arrivons le soir même à proximité de la mairie de Saint-Ouen, le coffre plein de produits d’hygiène. mon cousin et moi ne trouvons pas le lieu, nous cherchons, nous demandons aux passants…rien. J’appelle Louiza…personne. Je gare la voiture…inquiet. Nous allons repérer les lieux, nous marchons du coté du Mc Donald…rien. Je demande au groupe de jeunes virevoltant se vannant…rien.

Nous traversons la place…et là: Nous apercevons un groupe de personnes dans une sorte de camps, un matelas, un début de truc qui ressemble à un barnum, un chariot de carrefour Market rempli de bric à broc, plus tard j’apprendrai que ce sont les seules affaires qu’ils ont pu récupérer pendant l’évacuation musclée des CRS. L’ambiance est tendue, les visages sont fatigués et tirés, les oreilles collées au téléphone…il y a urgences.

Je ne me déplace jamais sans mon appareil, mon Canon Mark IV et mon 40/70. Cette petite boîte attise les curiosités et souvent les méfiances. La prudence s’impose… J’ai l’habitude. J’envoie des signaux amicaux, je salue et je sers les mains, je me présente, je cherche mon amie… Il est 21H la nuit commence à tomber, il fait bon pendant ce mois d’août 2019. “ Mais où vont-ils dormir.”…”…mais où est Louiza?…”

Le D.A.L est présent, des citoyens engagés de la ville vont et viennent, – les choses s’organisent – le barnum se monte, des matelas sont posés à même le sol….une vision “chaotique”… mais bon. “Je sors mon appareil? Je shoote? C’est pas bien? C’est du voyeurisme? Ils ne vont pas apprécier, c’est certain… Je donne mes produits? Mais à qui? mais comment?”

J’essaye de repérer et de prendre contact avec ceux qui ont l’air de prendre les choses en main, les leaders, certainement. Je sens une méfiance, je viens de comprendre qu’ils me prenaient pour un policier, le comble!

Et puis…je découvre un homme costaud, souriant, allongé sur un matelas à rire avec son copain. C’est “Pavel”, “une tuerie”. Un beau cubain de 53 ans, père de famille, réfugié politique. Un homme qui a la “banane”, il prend des cours de français dans une association Abajad Asso et parle avec un français à “couper des pastèques”… Nous échangeons en espagnol, anglais, “français pastèque”… Une histoire de vie incroyable.

Il a résisté au régime de Castro, avec quelques passages en prison. Il me montre fièrement ses photos de sa femme, ses enfants et de ses manifestations interdites. Il a fui au Surinam pendant 2 ans, avant de rejoindre la Guyane Française. Il est arrivé il y a 4 mois à Paris par avion. Il travaille, il a un statut de réfugié politique et pourtant… Il s’est bien fait expulsé manu militari de son logement temporaire sans le droit d’emporter la moindre affaire……deux ou trois caddies ont été sauvé.

l a eu le temps de visiter la Tour Eiffel, pris le Bateau Mouche et déambulé sur les Champs-Elysées: Il a fait son touriste. Sa femme et ses enfants lui manquent beaucoup. Il est fier d’être en France, il vante la France, il remercie la France… Il n’a plus rien mais il est toujours heureux “Que s’est-il bien passé à Cuba?”

Que dire de Philippe, un engagé de la première heure. Il me repère à me faire repousser, bousculer ici et là. Il vient spontanément à ma rencontre, il se propose de me présenter sa femme Cubaine et un couple de réfugiés avec leur grand enfant. Nous nous improvisons un coin au calme, je vais pouvoir les interviewer, les écouter les filmer et conter leurs histoires. Sous le regard bienveillant de Madame qui me traduit en français nos échanges. ” Mais où est donc Louiza?”

Le printemps des poètes décalés

par Bahia Sellah

Du bleu du ciel, de l’océan et des bleus à l’âme,
Des bleus au cœur, des bleus au corps,
Et du bleu turquoise au bord de l’eau pour oublier le drama du mélodrame,
Des nuées de miel blanc, des éclats de rire, des torrents de larmes,
Le bal, les guerres et les conquêtes, puis, le calme avant et après les tempêtes,
La terre, la mer, le vent, le ciel et les tornades,
Les traversées du désert,
Les étoiles, les cascades,
Les doutes et les certitudes,
Les nuances, l’ironie,
Les revers du théâtre de l’absurde,
Les tragi-comédies de la vie,
Le bleu de ses yeux, le bleu de l’encre,
Le bleu de ses courriers,
Le bleu de travail,
Le bleu des coups,
Le bleu des vacances,
Le bleu des évidences,
Le bleu de la résilience,
Le bleu de l’espérance.
Les mots bleus, les heures bleues qui font oublier les coups de blues.
Les mots bleus qui font voir la vie en rose.
La vie en rose qui redonne des couleurs à la vie.
Le silence et le murmure de la vie qui continue et qui a le dernier mot. Toujours.

Inspirations du moment, visite d’Auvers sur Oise le 12 mai 2024 (déjà un an), juste à côté de la tombe de Van Gogh et de celle de son frère… pour le meilleur et pour le pire : 

https://www.leshommessansepaules.com/auteur-Thomas_LE_ROY-688-1-1-0-1.html

« Thomas Le Roy ne vagabonde plus le long des couloirs de l’hôpital, ni même dans les poches des cafés, mais sur la terrasse de la nuit qui surplombe le champ de blé aux corbeaux de Vincent : un Eden blanc, un ciel tout bleu pour un croquis. »

La foi et la solitude 

-by Bahia et Cathy-

Par Cathy Bou

Pour certains, c’est Ramadan aujourd’hui, pour d’autres Carême, encore pour d’autres, c’est comme d’hab et pour moi, le retour d’une retraite spirituelle, un temps de repli sur soi où chacun remet en cause sa foi, l’éprouve pour mieux la retrouver, pour mieux la cultiver.

Rappelons nous la scène du Christ, lavant les pieds des apôtres, pourquoi un tel geste ? par humilité, par souci de propreté ? Non ! bien sûr que non ! il semble que ce soit pour stimuler la foi des apôtres et leur permettre ainsi de porter son feu après sa mort, le lendemain.

La médecine chinoise connaît bien l’activation des méridiens par la stimulation des….pieds pour prévenir des maladies aussi.

Pour ma part, c’est un rituel guidé par mon superviseur chamane, qui a ouvert mon cœur à plus de ma foi.

et oui ! c’est bien la mienne, elle est singulière et unique. 

La foi est propre à chacune, chacun car nous sommes unique et singulier.

Alors voilà débute le rituel, assise les yeux fermés, je me laisse guider. Doucement la chaleur de mes pieds, issue du feu de la Terre-Mère remonte jusqu’à mon plexus solaire et inonde mon foie. Ces derniers irradient mon cœur . Je le sens, une légère douleur m’indique qu’il se fendille légèrement.

Puis la guidance reprend, partant du Ciel-Père, descend dans mon cœur, qui s’ouvre. Une lueur envahit mes yeux noyés par mes larmes. Mon corps se remplit de sérénité.

Je sens battre mon cœur, mon foie reprend de la vigueur.

Je ne suis plus seule, ma foi m’accompagne et me remplit de plénitude.

par Bahia Sellah

La solitude du doute, de l’incertitude, de l’hésitation,

La recherche du vrai, du beau, du sincère, de la remise en question

Comme les opposés qui s’attirent et se complètent,

Les ressemblances qui aveuglent ou qui rejettent,

Seul contre tous et tous ensemble,

Chemin faisant, nous poursuivons cette quête,

Ce chemin-Destin personnel qui est le nôtre et qui nous mène vers les autres

Du vrai, du beau, du sincère, de l’introspection.

Entre la folie et le génie,

L’espoir et l’idéal éclairent nos nuits…

Du vrai, du beau, du sincère, de l’harmonie, du trait d’union qui, les âmes et les cœurs, unit.

Jeûner, Je nais, Jeune et …

-By Cathy Bou-

 Et si jeûner c’était renaître à soi, pour une plus grande jeunesse.

Tout le monde, autour de moi, vante les mérites du jeûne, minimalisme, réinitialisation du métabolisme, renaissance, légèreté, élévation spirituelle et perte de poids.

J’ai jeûné une fois, quatre jours total avec un peu d’eau parce que c’était la canicule de juillet 2022, je dormais seule dans la forêt et je jeûnais, c’était ma quête de vision.

Rien avoir avec le ramadan 31 jours de jeûne le jour et un repas ou deux la nuit.

Je regrette, j’aurais dû jeûner cette année pour éprouver ma foi. J’ai médité chaque jour avec gratitude pour tout ce que l’univers m’apporte, mais je n’ai pas jeûné.

ça s’apprend je pense, mais moi je ne peux pas apprendre.

J’ai trop peur de la sensation de faim dans mon quotidien, et oui j’ai peur d’être une SDF et de mourir de faim les doigts crasseux, abandonnée par les siens.

La 1ère mère de clan

celle qui parle à ses proches

par Bahia Sellah

J’aime les mots qui brisent les silences pesants, les tabous, les malentendus et les non-dits. Mais j’aime les silences qui font résonner les évidences qui se passent de mot aussi. J’aime l’humour et les mots d’esprit. J’aime les calembours à l’oral et à l’écrit. J’aime pas trop les longs discours durant lesquels on s’ennuie. J’aime pas trop non plus les mots des orgueilleux et des pédants qui transpirent le mépris…

 Moi, j’aime les mots simples et innocents des enfants. Les mots qui rassurent, qui raccommodent, qui rabibochent… sûrement et lentement. Les mots qui soignent, qui accompagnent, qui ravivent les étincelles de vie et qui entretiennent les flammes. Les mots qui soulagent, qui partagent, qui encouragent. Les mots qui ouvrent les portes, les bras, les cœurs et les esprits. Les mots justes et vrais qui aspirent au bien et inspire le beau. Les mots forteresse, les mots barricades qui protègent nos cœurs et nos jardins secrets de nos ego. Les mots qui font rêver, qui font espérer. Les mots qui doutent, qui interrogent, qui surprennent, qui donnent du sens. J’aime les mots logiques autant que les mots irrationnels et l’esprit de contradiction.

J’aime les mots et les silences « déclaration »,

J’aime les messages explicites et te deviner entre les lignes,J’aime les mots « complicité », les mots « courage », les mots « vérité », les mots « amour », les mots « lien »… et par-dessus-tout, j’aime les mots qui construisent, qui créent, qui embellissent et qui entretiennent le beau, le juste et le vrai… des mots qui font envie, des mots qui font aimer la vie et qui donnent des raisons de la faire aimer… aussi.

Inspiration du conte de la 1ère mère de clan

celle qui parle à ses proches https://www.youtube.com/watch?v=RyjdhPwYyV0

Pardonner : La clé pour Libérer son esprit

par Sam

Je pourrais pardonner mille fois à toutes ces personnes que j’ai aimées. C’est plus facile de pardonner, on souffre moins de la douleur du feu que de la haine. Oui, je pourrais tout pardonner, j’ai assez de mémoire pour créer de nouvelles aventures, une nouvelle histoire à mes souvenirs. Je peux pardonner, mais il y a ce moment où l’on apprend que pardonner, c’est oublier ce qu’on sait. L’oubli est une merveilleuse invention, il permet de se libérer de tout, mais au fond, dans ce corps, s’enterre la vie, et elle ne veut qu’une chose : vivre. Tout le reste n’est qu’un spectacle à contempler pour pardonner ou oublier, mais la vie, elle, continue sans s’acharner sur le passé.

Car si la mémoire oublie, le corps, lui, se souvient. Et chaque pardon qu’on accorde creuse en nous une cicatrice qu’on ne montre jamais, une douleur invisible qui ne disparaît pas. On croit avoir tourné la page, mais le poids de ce qu’on pardonne finit toujours par nous rattraper. Et ce jour-là, on réalise qu’on n’a jamais pardonné aux autres, mais qu’on attendait simplement de se pardonner à soi-même.

L’ambiance était posée comme un costume de scène, et le ton était donné. Musique rap avec un vocabulaire qui met tout le monde au même niveau. On est tous égo, et l’attitude suit, avec un pas insolite, prêt à dégainer sur le premier qui tire sa révérence. Ici, on appartient au froid de la pierre qui nous entoure. On ne quitte pas le quartier ; une fois qu’on est baptisé, c’est pour la vie. Une vie à aimer la violence, à flirter avec la haine, corps à corps jusqu’à vider l’origine pour planter de nouvelles racines. Celles d’un univers où survivre est un art, et où aller jusqu’au bout signifie que les valeurs n’ont plus aucun sens.

Les rues gardent nos secrets, nos cicatrices. Chacun de nous marche avec la fierté d’appartenir à ce coin de monde, même si l’envie de fuir se cache parfois derrière nos sourires amers. On prétend tous avoir choisi cette vie, mais en vérité, c’est elle qui nous a choisis. Le quartier te forge, te modèle, et finit par graver son empreinte sur toi, plus profondément qu’une marque au fer rouge.

À chaque coin de rue, on croise des visages familiers, mais on sait que chacun cache une histoire qu’il vaut mieux ne pas creuser. L’espoir ? C’est un luxe qu’on ne s’autorise plus. Le respect ? C’est la seule monnaie qui compte, mais il se paie cher, très cher. Et ceux qui ne tiennent pas le coup… finissent par disparaître.

On me dit que la misère ne rend pas violent on me dit des tas de conneries pour me bourrer le crâne mais j’ai bien vu que le fait de ne pas être entendu élève la colère plus haut que le mont Everest et la chute après ça s’accompagne d’un long silence.

Mais un jour, le doute s’installe, subtil d’abord, comme un murmure dans l’esprit. Le froid de la pierre ne réchauffe plus, et cette fierté d’appartenance commence à peser. Il se demande si cette vie qu’il a toujours connue, cette survie perpétuelle, n’est pas qu’une illusion. Quelque chose manque, quelque chose qui dépasse la rue et les lois tacites du quartier. Il réalise qu’il lui faut plus qu’un simple respect gagné au prix de la violence. Un but, un véritable sens. L’idée germe doucement, grandit à chaque regard sur ces murs qui se referment. S’il ne veut pas finir comme ceux qui disparaissent sans laisser de trace, il doit trouver une raison de se lever chaque matin. Ce n’est pas encore clair, mais il sait que ce cercle, il doit en sortir. La seule question qui reste : par où commencer ?

Les journées passent, mais quelque chose a changé. Chaque regard croisé, chaque sourire forcé, lui rappelle qu’il ne fait que jouer un rôle, qu’il est en train de se fondre dans un moule qu’il n’a jamais choisi. L’idée d’un but le hante, elle s’accroche à ses pensées. Pourtant, il ne sait pas encore ce que ça veut dire pour lui. Le quartier, c’est tout ce qu’il a connu, la violence, la peur, le respect — tout ça faisait partie de son quotidien, comme une seconde peau. Mais aujourd’hui, c’est différent. Les ombres des rues semblent plus menaçantes, comme si elles cherchaient à le retenir, à l’empêcher de voir au-delà.

Il se surprend à observer ceux qui ont quitté ce cercle. Quelques-uns, pas beaucoup, mais ils ont osé. Certains ont trouvé une porte de sortie, une échappatoire, mais à quel prix ? Il se demande ce qui les attend, là-bas, de l’autre côté. Plus il y pense, plus la peur d’échouer le ronge. Mais il comprend aussi que rester, c’est mourir à petit feu. Il a besoin d’autre chose, quelque chose de plus grand, de plus fort que le simple fait de survivre. Un rêve. Une raison de se battre autrement.**

Pour la première fois, il envisage l’avenir. L’idée fait mal, car elle implique de tout remettre en question, de s’arracher à cette identité qu’il croyait gravée dans la pierre. Mais le vrai courage, il le sent, c’est d’oser chercher ce but. Peu importe si le quartier le retient encore, il sait que quelque part, au-delà des murs de béton, il existe autre chose. Et il est prêt à tout pour le découvrir.

L’engagement et le désengagement dans l’Humanitaire

par Cathy Bou

C’est avec enthousiasme que je me suis engagée pour ce projet Humanitaire, il m’aura fallu quelques minutes pour y réfléchir, quelques jours pour intégrer l’association. C’est l’histoire d’une rencontre qui fait la différence, ce mec avec son casque de moto et sa caméra au poing, vous vous souvenez, Nour, pour les intimes. Le capitaine de Humanity France vous touche, vous embarque.

Je me suis retrouvée 6 mois plus tard secrétaire, toujours avec enthousiasme.

L’engagement est palpable mais reste à la hauteur de ce que je peux apporter, un peu d’intendance et du secrétariat. 

Vous savez j’ai la phobie de finir à la rue, une éternelle trouille, qui m’incite à contribuer et éviter le au cas où cela m’arriverait.

Comme ça je ne serai pas seule, Humanity France, Nour et sa bande me sauveraient de cette décadence.

Il y a un peu aussi de mon empathie naturelle, comment notre société soit disant évoluée, peut elle encore laisser des femmes et des hommes dépourvus vivre dans la rue ? Les images choquent, sur le pas de porte d’un magasin d’une maison de luxe, un homme plante son matelas, son sac et dort oublié de tous, souvent ivre et crasseux.

Alors je m’engage, tu t’engages, bénévole d’Humanity France parce que c’est moins anonyme que les autres associations, je connais le président et quelques autres bénévoles.

Et puis le temps passe, mon travail me prend plus de temps que prévu. Je vis loin du QG de l’association. Et je perds le sens, ne faire que de l’administratif quand les autres collectent, maraudent, bref sont actifs, et que d’autres continuent de crever la dalle.

ça me révolte, me sidère et je commence à me sentir impuissante, inactive, je ne comprend plus pourquoi ? mais je ne peux quand même pas aller sur le terrain, à chaque maraude, j’ai des nausées, le dégoût m’envahit. Je suis coincée, mon engagement se délite. Je ne trouve plus de sens à faire le secrétariat et je ne peux pas aller sur le terrain.

La tête baissée, avec une grande difficulté, je décide de me désengager.

Mais que c’est dur, je me déçois, je me “fustige” : comment tu ne peux pas ? Comment tu démissionnes ? Quelle honte ! 

Pas besoin du regard des autres, le mien est sévère. Je mettrais six mois avant de l’annoncer et un an pour mettre un terme à mon engagement.

C’est avec l’esprit penaud que je me suis désengagée de ce projet Humanitaire, il m’aura fallu quelques semaines pour y réfléchir, des mois pour démissionner.

Alors pour moi, s’engager c’est l’histoire d’un coup de cœur, d’une pulsion, d’une rencontre, se désengager c’est un souffre douleur. Aujourd’hui encore, je suis là, tapie, je regarde, j’anime les ateliers sur ce thème si sensible qui montre la difficulté d’une association à conserver ses bénévoles et la difficulté de certains à s’engager pour ne pas se désengager, la difficulté d’autres à se désengager parce que l’engagement rime avec loyauté.

Mais dans tout cela qu’en est-il de la liberté ? Ne sommes nous pas tout simplement prisonniers de nos propres principes.

S’il était facile de se désengager, ne serions nous pas plus nombreux à nous engager ?

S’il était difficile de s’engager, ne serions nous pas moins nombreux à nous désengager ?

Ne serait-ce pas une tendance de notre époque ? Ne facilite- t- elle pas le désengagement (démissions, désengagement, divorce..), ne favorise t elle pas le zapping ? La diversité des choix, la multitude d’acteurs y contribuent aussi. 

Combien de temps mettez-vous à choisir votre prochaine série ? et même si elle est mauvaise, certains iront-ils jusqu’au bout ? 

Et s’il en était de même pour une association, mettre du temps à la choisir et y rester malgré tous les écueils.

Bleu et sérénité

J’aime le bruit du papier qui flirte avec le stylo.

Feutré, il glisse élégant.

D’un coup, l’idée éclate dans cet îlot

en sortent des mots puissants.

Calme, posé, le bleu s’impose,

Comme une sérénité qui ose.

Osée, lancée, la sérénité s’approche,

Comme le bleu du ciel si proche.

Attrapée, coincée, la sérénité m’accroche,

Comme le bleu de la mer sous roche.

Pudique, obscur, le bleu vire,

Comme la sérénité chavire.

Rires, pleurs, la sérénité divague

Comme le bleu turquoise sous vague.

Nuancé, bariolé, le bleu disparaît, 

Comme la sérénité apparaît.

Agité, secoué, le bleu gronde,

Comme la sérénité est gironde.

Fragile, robuste, la sérénité paresse,

Comme le bleu caresse.

Bleu comme le ciel au large du majestueux Mont Fuji

La rosée perle sur le cerisier en feu.

Blanc sur bleu,

Bleu sur blanc, il est assagi.

La neige s’étire le long du flanc montagneux.

Les fleurs de lait laissent échapper des effluves teintés d’amour.

Mon nez capture, mon cerveau savoure,

Le souvenir que je n’ai pas encore connu.

Posé sur la caldera, il règne sur la campagne, altier.

Puissant et solennel, telle une étoile pour bien des voyageurs.

Estampe délicate, il se fige dans le carnet comme dans le boitier.

Mon regard vole à ses côtés, il plonge et saute dans ses profondeurs.

Son panache séduit.

J’imagine des rubans aux bras, les geishas s’y promener tout en apprenant l’art d’une vie somptueuse.

Ils flottent, battent l’air, rappellent le vol silencieux des oiseaux dans le bleu du ciel découvrant la silhouette du volcan, aussi dans la nuit.

A son sommet après une longue marche, tu découvriras peut-être le bleu de la mer à l’horizon flirtant avec le ciel.

Quand deux bleus se fondent, ils en forment un troisième plus lumineux, plus chaleureux, plus chatoyant, plus profond.

Ton œil se pose au creux du volcan et le rougeoiement de la lave rencontre les traces du soleil couchant, au fond.

Les fleurs rosissent de plaisir sous le regard scintillant du roi du ciel. Lentement, l’obscurité gagnera les étoiles vibrantes à l’approche de la lune. 

La brume enveloppera de son châle les épaules délicates et robustes du Mont Fuji, là où règne la sérénité, brille la lune et filent les étoiles derrière la branche délicate du cerisier en fleurs.

La liberté et la rue

by Cathy Bou

J’aime déambuler dans les rues, je m’y sens libre, les cheveux au vent. Ah la liberté n’a pas de prix ! Mais parfois si ! Si grand qu’elle n’est pas accessible. Vous voyez quand je marche dans la rue, je n’ai pas un instant l’âme tranquille.

Le bruit m’assaille, la sirène des pompiers, les klaxons, les marteaux piqueurs, le bruit des voitures et le silence dangereux des véhicules électriques, ou non motorisés. Je vous passe les frayeurs du cycliste qui déboule quand le piéton est vert.

Le soir quand je rentre les odeurs ont caressé mes cheveux, mon nez crotte et mes mains collent.

Bon, je pense que vous savez de quoi je parle. 

La rue est pavée de libertés bridées. Mais cela est si peu important car dans ma vie, cette liberté chérie est bien présente. en suis-je si sûre ?

Qu’en est il de toi qui vit dans cette même rue et qui, chaque jour, connaît ses bruits ? Tu en deviens sourd.

Qu’en est il de toi, qui erre dans la rue et qui à chaque instant prend peur du cycliste qui renverse ta sibylle ?

Tu connais la liberté de dormir près d’un porche gelé à l’odeur d’urine, ou mieux encore au chaud avec les rats.

Tu connais la liberté de choisir entre le foyer violent et la rue des dangers.

Mais quelle liberté ! j’entends ou lis parfois des témoignages de personnes engagées dans des causes diverses: l’inclusion, l’écologie, le changement climatique, le handicap. Je suis surprise de comprendre qu’ils prétendent que nous pouvons, TOUS, choisir notre vie et quitter ce qui ne nous convient pas. Pour toi, cette liberté est-elle accessible ?

Prisonnier du métro-goulot-dodo ou allongé sur un coin de trottoir avec tes petites habitudes. Comment peux tu les quitter pour cette liberté ? 

Ton cerveau est pris dans un étau, ton estomac crie famine et obsède tes pensées. Y a t il un espace pour rêver ? pour t’évader de cette rue minable ? la rue où tu respires, où tu étouffes ?

Je vis quand je respire, je meurs quand je m’étouffe, et toi, seul dans la rue ?

Sans le souffle, je perds la vie. Quand je m’étouffe, je perds le souffle. Quand je perds le souffle, je perds la vie, et toi, qui erre dans la rue ? Si je meurs, je m’étouffe, quand je meurs, je m’étouffe. Quand je m’étouffe, je meurs.  Si je m’étouffe, je meurs, et toi perdu dans cette rue ?

La vie tient à un fil. Le fil tient à un souffle, Ne perds pas le souffle, ne perds pas le fil. Tu perdras la vie.

Ne perds pas la vie, tu perdras le souffle, tu perdras le fil. Garde le souffle, pour vivre, Garde la vie, pour souffler.

Garde la respiration, l’inspiration, l’expiration. La vie bat en toi tant que tu respires.

Mais qu’en est il de cette liberté ?

As-tu le choix de respirer? As-tu le choix de t’étouffer ? As-tu le choix de vivre ? Dans la rue ou pas ?

La résilience et le pardon

-By Bahia et Cathy

-by Bahia-

La résilience est la capacité de quelqu’un à se reconstruire après une ou plusieurs épreuves douloureuses. C’est sa capacité à se relever, à aller de l’avant et aussi à rester positif et constructif malgré l’épreuve. C’est faire bloc, se dépasser, braver son Destin.

Le pardon, quant à lui, c’est le fait de vaincre son ressentiment envers un offenseur, non pas en niant son droit au ressentiment, mais en s’efforçant de considérer l’offenseur avec bienveillance, compassion et même amour.

By Cathy Bou

Au premier abord je pourrais ne pas voir les liens, et pourtant je vois les ponts et la profondeur du sujet.

Je pardonne et cela m’aide à être résiliente

quand je suis résiliente, j’ai aussi pardonné

Vous voyez ce jeu subtil entre les deux, comme un tango.

Dans la souffrance, je me bats, je lutte, je me force, je force et je fonce tête basse 

Pour ne pas voir la tempête en face.

Et d’un coup, sans crier gare, la tempête s’arrête, la souffrance s’est essoufflée, j’ai compris, j’ai accepté, j’ai pansé mes blessures et j’aime ce que j’y trouve, la joie du pardon.

Sans pardon, pas de résilience, 

Sans résilience, pas de pardon.

Sans résilience, je lutte encore, je n’accepte pas, je suis encore en guerre.

Sans pardon, je lutte encore, je n’accepte pas alors je ne suis pas encore en paix

Le pardon est un processus de paix vers la résilience

La résilience a pour résultat le pardon.

ou est ce l’inverse ?

L’énigme est entière, tant que je ne suis ni résiliente ni dans le pardon.

Un havre de paix : de la théorie à la pratique

-By Cathy BOU-

“La paix est un état de tranquillité et de sécurité dans lequel les conflits sont résolus de manière pacifique et les relations entre les individus et les communautés sont harmonieuses. Elle est souvent associée à la justice et à l’équité et peut être considérée comme un état de bien-être global qui inclut la sécurité physique, l’absence de violence et de conflit, et la satisfaction des besoins fondamentaux des individus. La paix est également considérée comme un état de coopération et de collaboration, dans lequel les différences sont respectées et les droits de l’homme sont protégés.”

Voilà ce que nous écrit ChatGPT quand je lui demande ce qu’est la paix?

Quelle précision ! quelle synthèse ! 

Y a t il de l’émotion ? y a t il l’effet waouh qui bouleverse quand on le lit ?

Non et ce qui nous différencie, c’est sûrement notre intelligence émotionnelle. 

Mais voilà quand j’écris et que je veux mettre de l’émotion dans mes écrits je sèche, et hop un petit tour chez Chat GPT :

“Il existe plusieurs façons d’écrire et de générer des émotions dans vos textes. Voici quelques conseils :

  1. Utilisez des mots et des phrases qui reflètent les émotions que vous voulez transmettre. Par exemple, si vous voulez exprimer la tristesse, vous pouvez utiliser des mots tels que « chagrin », « pleurer », « solitude ».
  2. Faites appel à l’imagination de votre lecteur. Utilisez des descriptions visuelles et sensorielles pour créer une ambiance et une atmosphère qui transmettront les émotions que vous voulez exprimer.
  3. Utilisez le point de vue narratif et le ton de votre texte pour influencer la façon dont les émotions sont perçues. Par exemple, un ton dramatique peut renforcer l’impact émotionnel d’un événement.
  4. Faites appel aux émotions de votre lecteur en utilisant des anecdotes et des exemples personnels qui les toucheront personnellement.
  5. Soyez authentique et sincère dans votre écriture. Les émotions authentiques et sincères sont souvent plus faciles à transmettre et à ressentir pour le lecteur.

Je vous recommande également de lire et d’étudier les techniques utilisées par les auteurs que vous admirez pour comprendre comment ils parviennent à générer des émotions dans leurs écrits.” 

Là, encore, que c’est précis et concis, mais comment passer de la théorie à la pratique ?

C’est tout l’enjeu de l’exercice de l’écriture comme celui de la paix ! non ?

Nous avons tous conscience de ce qu’est l’état de paix et pourtant quand nous ne sommes pas en paix nous ne savons pas comment le retrouver.

Vous sentez votre cœur, écoutez le et souvenez vous de cette grosse et vilaine araignée toute velue, ces pattes noires glissent sur le carreau froid de votre salle de bain, vous sentez, il commence à battre la chamade, un frisson dans l’échine du dos, les mains moites, vous y êtes vous n’avez qu’une envie : fuir. Il vous faudra quelques minutes voire quelques heures avant de retrouver la paix. je vous aide 5 grandes respirations profondes et abdominales, allez y respirez amplement par le nez tranquillement une fois expirez fortement par la bouche et une, recommencez l’opération inspirez un deux trois quatre et cinq, expirez par la bouche cinq quatre trois deux un, allez encore trois fois, vous sentez comme votre esprit s’apaise il est comme l’eau d’un lac un jour sans vent, limpide.

Maintenant imaginez un conflit avec votre voisin, une branche de votre figuier pend dans son jardin et chaque année il la coupe à la saison de floraison privant l’abondance de la nature, cela vous met dans une rage folle.

Prenez le temps de respirer longtemps amplement en 5 temps et pensez aux enjeux de votre paix intérieure, cela en vaut-il la peine ? votre esprit plus serein trouvera sûrement une meilleure issue à ce conflit.

Je vous l’ai déjà écrit: la paix est en vous avant de se chercher à l’extérieur.

-Mais Cathy ! moi, je rêve de la paix dans le monde.

-Je te propose de la vivre et non de la rêver;

-Éteins ton poste de télévision, ta radio et toute source d’information toxique et tu trouveras ici et maintenant au cœur de toi :

Cet havre de paix.